Un Japonais bien tranquille

Le 18 août 1949 s’endormait pour ne plus se réveiller le général Ishiwara Kanji, emporté par le cancer dans sa soixantième année. Une mort paisible, entouré de l’affection de ses disciples. L’homme, faut-il le préciser, avait la tête religieuse. Une constante dans le corps des officiers nippons, aux yeux de qui la figure divinisée de l’empereur se confondait avec le sol sacré du Japon. La tête religieuse, la main verte aussi. Son uniforme remisé au placard, Ishiwara n’avait pas renoncé à son idéal de vie communautaire, transféré de la garnison à l’exploitation agricole dans laquelle lui et les siens expérimentaient de nouvelles méthodes maraîchères. L’écologie est une idéologie de droite, au Japon plus qu’ailleurs. Ne pas s’imaginer toutefois que Ishiwara avait tiré un trait sur son passé martial. Au contraire, logique avec son millénarisme, le jeune retraité s’était réjoui de la défaite de 1945, sanctionnée par la capitulation sans condition du Japon, premier acte selon lui du renouveau de la nation, à présent purgée de ses éléments réactionnaires.

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