Maurice Genevoix-Ernst Jünger : le face-à-face

COUV ELEMENTS JUNGER_NEWLe vieux Schlieffen partit en retraite en 1906, des suites d’une mauvaise chute de cheval. Las pour le IIe Reich, le chef du Grand État-major recommanda à l’empereur Guillaume II pour lui succéder le général comte Helmuth von Moltke, d’illustre patronyme. Las, car le nom de famille ne fait pas l’homme et le neveu du vainqueur des Français en 1870 ne partageait guère que son homonymie parfaite avec ce dernier. Tout redoutable qu’il fût sur le papier, le « plan Schlieffen » d’invasion de la France ne souffrait aucune modification dans son exécution, si les Allemands voulaient avoir une chance d’emporter assez tôt la décision à l’Ouest pour se retourner contre le géant russe, allié de la République depuis 1892. En résumé, l’aile droite (renforcée) de l’armée allemande débouchant par la Belgique et le Luxembourg, afin de prendre à revers le gros de l’armée française, focalisé sur l’Alsace-Lorraine, et l’acculer à la frontière suisse à front renversé. C’était sans compter avec la pusillanimité de Moltke le Jeune. Lequel, les hostilités enfin ouvertes, eut tôt fait de dégarnir son aile droite au profit de son aile gauche. Lorsqu’il se récria, le « miracle » de la Marne (6-10 septembre 1914) avait déjà eu lieu. Moltke ne fût pas mort démis de ses fonctions en 1916, le maréchal Joffre eût pu le remercier de vive voix.

La suite de cet article dans le n°151 du magazine Eléments (avril-juin 2014, 62 p., 5,50 euros sur commande).