Le musée d’histoire militaire d’Ingolstadt en Bavière[1] renferme derrière ses murs hérissés de caponnières – jadis l’enceinte fortifiée barrait le passage sur le Danube, une installation bien faite pour refroidir les esprits échauffés par la trop longue exposition à ses collections d’armes. Au détour d’une galerie, fichés à même la cloison sur la photo géante d’un obus en train d’exploser, des dizaines d’éclats de métal semblent jaillir en direction du visiteur. L’effet produit est saisissant. Ramasser un éclat d’obus rouillé sur le champ de bataille en 2012 et se recroqueviller dans son trou pour ne pas le recevoir sont deux choses. Ce montage tout simple permet de mieux apprécier la différence, pardon à Ernst Jünger et Maurice Genevoix.
La suite de cet article dans le n°145 du magazine Eléments (octobre-décembre 2012, 96 p., 5,95 euros en kiosque)
